L'ATLAS POÉTIQUE DES SOLIDARITÉS :
DES ÉTATS DE FAITS SOLIDAIRES
Récitatifs
Par Frank Smith
Après un contrôle de police
suivi de l’annonce d’un PV
de 135 euros
pour une prétendue table de retrait des commandes
«non conforme»,
la librairie De beaux lendemains de Bagnolet
a reçu une vague de soutiens
sur Facebook.
Le commissariat des Lilas a finalement renoncé à verbaliser,
suite à cette mobilisation spectaculaire,
et on mesure la chance
de pouvoir compter sur
autant de mobilisations.
Nous sommes le 19 novembre 2020.
(avec Le Parisien)
*
Les groupes scolaires Wallon-Verne et Barbusse-Paul-Vaillant Couturier de Bagnolet
proposent désormais des petits-déjeuners gratuits
pour les élèves des familles
les plus précaires.
La mesure fait partie du Plan Pauvreté
dévoilé en 2019.
On dit qu'il y a là un véritable enjeu social.
On dit qu'on est en pleine crise sociale
et on dit que permettre de distribuer des petits-déjeuners gratuits
pour les enfants des quartiers populaires,
cela répond à des objectifs politiques importants.
Nous sommes le 19 novembre 2020.
(avec Le Parisien)
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Face à la forte demande,
Bagnolet organise une campagne de tests rapides, gratuits,
sans rendez-vous et sans ordonnance
en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS).
Cette nouvelle opération de dépistage mobile
s’appuie sur des tests rapides antigéniques.
Contrairement aux tests PCR,
ils permettent d’avoir le résultat en 30 minutes.
Les conditions de prélèvement sont les mêmes
que pour les tests PCR.
La campagne de dépistage s’effectuera de 10 heures à 18 heures,
place Salvador-Allende, sur le parvis de la mairie.
Il est recommandé aux personnes
qui disposent d’un justificatif d’ouverture de droit
à l’assurance maladie (carte vitale, attestation, CMU, autre)
de s’en munir.
Nous sommes le 20 octobre 2020.
*
On dit : Ma seule manière d’exister,
c’était de foutre la merde.
Lorsque Moussa Sylla qualifie le jeune garçon
qu’il était
à l’école et au collège,
il ne cherche pas à embellir son passé.
Il ne cache pas les conseils de discipline,
les établissements dont il s’est fait renvoyer,
les heures de cours séchées,
le bus dont il ne descendait même plus,
qui l’emmenait de Bagnolet jusqu’au terminus à Châtelet
puis retour et ainsi de suite
toute la journée.
Aujourd’hui, il est à la tête
de l’Association de jeunes pour le développement à Bagnolet,
qu'il a fondée
avec deux de ses frères et trois de ses amis.
Nous sommes le 17 octobre 2020.
(avec 20 Minutes)
*
Au 79, bis avenue Gallieni,
à Bagnolet près du métro,
tout a été soigneusement préparé.
Au dernier étage de la maison des associations
ouvre ce lundi,
dans des locaux complètement refaits,
un lieu d'accueil de jour
destiné aux jeunes femmes victimes de violences.
Piloté par « FIT - Une femme, un toit »,
avec le soutien de l'Etat,
du département de Seine-Saint-Denis
et des villes de Paris et Bagnolet, le projet est novateur.
Il s'adresse aux 15-25 ans :
une catégorie d'âge qui, souvent, ne fait pas appel aux associations
pour trouver de l’aide.
Avec ses couleurs pastel et ses meubles flambant neufs,
le centre s'étale sur l'étage entier.
Un couloir dessert plusieurs pièces :
une salle conviviale où les jeunes femmes peuvent se rencontrer,
une autre pièce avec des canapés épais
pour venir se confier à une éducatrice spécialisée.
On dit : « On a tout décoré
pour que les filles se sentent à l'aise
et en sécurité,
dans une ambiance féminine et cocooning ».
Lorsqu'elles passent la porte,
les jeunes femmes sont reçues
par l'éducatrice spécialisée du centre
pour un premier contact
en tête à tête.
Un échange confidentiel
qui débouche sur la mise en place
d'un accompagnement personnalisé.
On dit : « On respecte la parole des jeunes filles,
on agit uniquement avec leur accord.
Le but, ce n'est pas de faire du signalement
à gogo.
En revanche lorsque les jeunes filles mineures
sont en danger immédiat,
on a l'obligation légale de le signaler
à l'aide à l’enfance
et à la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP).
Mais on en discute toujours
avec elles. »
Violences familiales, conjugales, mariages forcés,
prostitution, viols, cyberharcèlement :
les jeunes filles sont particulièrement exposées
aux violences.
Une agression sexuelle subie sur trois
se déroule entre 18 et 25 ans.
Des victimes parfois « hors radar »
qui hésitent à pousser les portes
des lieux d'aide
et d'écoute.
On dit : « Elles se taisent,
parfois même elles n'ont pas conscience de la violence
qu'elles subissent.
C'est souvent le cas avec les violences conjugales, par exemple,
qui peuvent être plus insidieuses. »
Nous sommes le 1er septembre 2019.
(avec Le Parisien)
- à prolonger en nous faisant parvenir vos témoignages -